Le projet scientifique
UNE PRODUCTION DE CONNAISSANCES SUR LA DISTRIBUTION DU POUVOIR DANS LES ORGANISATIONS
Les organisations reposent essentiellement sur deux types de personnes : les investisseur·euses en travail et les apporteur·euses en capitaux.
Les investisseur·euses en travail
Celles et ceux qui investissent leurs compétences et leurs efforts dans l’organisation
Les apporteur·euses en capitaux
Celles et ceux qui apportent des ressources financières à l’organisation
Un déséquilibre des pouvoirs
Dans le contexte contemporain, tant les investisseur·euses en travail que les apporteur·euses en capitaux sont essentiels au fonctionnement des organisations, mais leur pouvoir est nettement déséquilibré. Au sein de la majorité des entreprises capitalistes, les apporteur·euses en capitaux exercent un pouvoir de décision nettement supérieur à celui des investisseur·euses en travail. Les fortes inégalités de pouvoir sont caractéristiques d’organisations non démocratiques, et nous observons que de telles organisations se révèlent peu capables de faire face aux crises actuelles.
La démocratisation des organisations consiste à réduire ce déséquilibre en visant à donner davantage de pouvoir de décision aux investisseur·euses en travail. Parmi les éléments contribuant à une distribution plus démocratique du pouvoir au travail, nous pouvons citer par exemple :
- La garantie des droits syndicaux
- La représentation des travailleur·euses dans les organes de gouvernance
- La mise en place d’espaces de délibération sur les conditions de travail
- L’autonomie des travailleur·euses dans leurs activités de travail
UNE INITIATIVE INTERNATIONALE
Cette approche est soutenue par le réseau de chercheur·euses international #DemocratizingWork et encouragée notamment par une résolution adoptée en 2023 par les ministres européen·nes du Conseil « Emploi, politique sociale, santé et consommateurs » invitant les États membres à avancer vers plus de démocratie au travail pour répondre aux crises contemporaines.
NOTRE CONTRIBUTION
À la fin du 19e siècle, le développement de politiques sociales s’est appuyé sur la mise en place d’un appareil statistique national pour guider l’action publique. Ce précédent historique souligne l’enjeu de la mesure pour rendre compte et agir sur le travail et ses structures.
Notre démarche s’inscrit dans cette perspective : le projet de développement de l’Indice de Démocratie dans les Organisations (IDO) entend contribuer à la production de connaissances nécessaires à la démocratisation du travail en apportant un outil d’évaluation de l’état démocratique des organisations.
Etapes clés du projet
Élaboration d’un prototype d’indice IDO appuyé par la littérature scientifique
Tests du prototype de l’indice IDO, améliorations, intégration des premiers résultats et finalisation de la thèse
Déploiement à grande échelle et internationalisation de l’IDO
Le doctorant
Thibault Crismer
Diplômé d’un bachelier en sciences humaines et sociales de l’ULiège et d’un master en sociologie de l’UCLouvain. Depuis octobre 2023, Thibault est doctorant au laboratoire IRISSO de Paris Dauphine-PSL, chercheur associé au laboratoire CriDIS (TED) de l’UCLouvain, et chargé de recherche chez AD CONSEIL.
Comité de suivi scientifique
La thèse, dirigée par la professeure Dominique Méda, bénéficie dans le cadre d’un Comité de suivi scientifique de l’expertise d’une experte en sociologie politique du travail, d’un spécialiste en sociologie économique et d’une économiste spécialiste de la construction d’indicateurs alternatifs.